lundi 22 mai 2017

Un projet de valorisation des pelouses sèches de Proveysieux présenté par le Conservatoire d’Espaces Naturels aux acteurs locaux



Connaître, protéger, gérer, valoriser, ce sont les quatre missions que s’est donné le CEN Isère (Conservatoires d’Espaces Naturels de l’Isère), une structure environnementale, dont le siège se trouve à Saint-Egrève, qui a pour but la protection des milieux naturels remarquables.

Dans ce cadre, le CEN conduit des inventaires à l’échelle du département en y associant largement les acteurs fournisseurs de données naturalistes. Ainsi, l’année écoulée a été marquée par la synthèse cartographique de l’ensemble des inventaires des pelouses sèches, des formations végétales composées de plantes herbacées subissant une forte période de sécheresse climatique. Ces milieux, de faible productivité herbagère et fourragère ont, par contre, une remarquable diversité biologique.
Pauline Marnat, animatrice foncier et Audrey Pagano, référente « pelouse sèches »
Pauline Marnat, animatrice foncier et Audrey Pagano, référente « pelouse sèches » au CEN étaient, ce mercredi, présentes à la mairie de Proveysieux pour présenter aux élus, agriculteurs et habitants curieux, un projet qui intéresse plus particulièrement le territoire de la commune de Proveysieux, visant à mettre en place des actions de protection sur un des secteurs du Balcon Sud. Quatre autres sites, dont un sur la commune voisine de Quaix en Chartreuse ont été ciblés sur le département, des zones pilotes victimes de la déprise agricole, où le CEN entend mener des actions de protection de la flore en incluant les acteurs locaux, propriétaires ou agriculteurs.

Le territoire concerné par l'opération sur les lieux-dits Brulin/Charpenet/Le Scialet
Sur Proveysieux, La zone concernée, qui vise à mettre surtout en valeur des secteurs pour des enjeux écologiques et paysagers, est situé dans la partie Sud de la Montagne du Sac, vers les lieux-dits Brulin/Charpenet/Le Scialet, des prairies qui avaient déjà été restaurées en 1994, lors d’une opération qui concernait 14 hectares de terrain et qui avaient notamment impliqué financièrement l’ACCA (Association de Chasse). Christian Vincendon, un des deux seuls agriculteurs encore présents sur la commune, faisait remarquer que, non seulement le site « pelouses sèches » retenu était très pentu, mais que l’entretien futur semblait très compromis. « Quels animaux pourront aller dans ces prairies, des chèvres, des moutons ? On a aussi de gros problèmes d’eau qui est totalement absente sur le secteur… Nous ne sommes que deux éleveurs sur Proveysieux, trop peu nombreux pour obtenir des aides des collectivités (Parc de Chartreuse, Région) », précisait l’éleveur, intéressé mais septique quant à sa mise en pratique. Audrey Pagano précisait que le projet n’était que dans ses premières phases et que tout pouvait être envisagé pour sa mise en place, notamment un troupeau transhumant. Une action commune avec Quaix en Chartreuse, qui a mis en place une AFP (Association Foncière Pastorale) pouvait également être envisagée.
La première étape vient donc d’être lancée par cette soirée débat avec les acteurs locaux. Reste maintenant à élaborer le projet en étudiant les moyes mis à disposition, à rédiger un document de gestion, toujours en concertation avec les acteurs locaux, avant une phase plus active de mise en œuvre qui ne devrait pas intervenir avant plusieurs saisons.


Pelouse sèche : « mode d’emploi »
Sur le massif de Chartreuse, 1019 hectares de pelouses sèches ont été cartographiées, concernant 28 communes. Ces milieux très particuliers, du fait de leur écologie spécifique, hébergent une flore et une faune remarquables, notamment  de nombreuses espèces d’orchidées du genre Ophrys, Orchis, Anacamptis, etc. Côté faune, on y retrouve une importante diversité de papillons, orthoptères, oiseaux, reptiles, etc. Autrefois abondants grâce à une agriculture traditionnelle d’élevage nécessitant des prairies de fauche et des lieux de pâture, ces milieux thermophiles sont en régression rapide du fait d’une part de la déprise agricole qui laisse regagner les boisements dans les parties hautes et raides ou, à l’inverse dans certaines zones, du fait de pratiques agricoles qui s’intensifient. Pourtant, ces pelouses sèches sont au carrefour de multiples enjeux territoriaux. Hormis leur forte valeur en termes de patrimoine naturel, ces milieux ouverts répondent également à des enjeux agricoles (reconquête de foncier, diversification nutritionnelle pour le bétail…), paysagers, cynégétique (habitats pour le petit gibier) ou encore de lutte contre les incendies dans certaines zones où ces prairies font office de «coupe-feu».

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