Connaître, protéger, gérer, valoriser, ce sont les quatre
missions que s’est donné le CEN Isère (Conservatoires d’Espaces Naturels de
l’Isère), une structure environnementale, dont le siège se trouve à
Saint-Egrève, qui a pour but la protection des milieux naturels remarquables.
Dans ce cadre, le CEN conduit des inventaires à l’échelle du
département en y associant largement les acteurs fournisseurs de données naturalistes.
Ainsi, l’année écoulée a été marquée par la synthèse cartographique de
l’ensemble des inventaires des pelouses sèches, des formations végétales
composées de plantes herbacées subissant une forte période de sécheresse
climatique. Ces milieux, de faible productivité herbagère et fourragère ont,
par contre, une remarquable diversité biologique.
Pauline Marnat, animatrice foncier et Audrey Pagano, référente « pelouse sèches » |
Pauline Marnat, animatrice foncier et Audrey Pagano,
référente « pelouse sèches » au CEN étaient, ce mercredi, présentes à
la mairie de Proveysieux pour présenter aux élus, agriculteurs et habitants
curieux, un projet qui intéresse plus particulièrement le territoire de la
commune de Proveysieux, visant à mettre en place des actions de protection sur
un des secteurs du Balcon Sud. Quatre autres sites, dont un sur la commune
voisine de Quaix en Chartreuse ont été ciblés sur le département, des zones
pilotes victimes de la déprise agricole, où le CEN entend mener des actions de
protection de la flore en incluant les acteurs locaux, propriétaires ou
agriculteurs.
Le territoire concerné par l'opération sur les lieux-dits Brulin/Charpenet/Le Scialet |
La première étape vient donc d’être lancée par cette soirée
débat avec les acteurs locaux. Reste maintenant à élaborer le projet en
étudiant les moyes mis à disposition, à rédiger un document de gestion,
toujours en concertation avec les acteurs locaux, avant une phase plus active
de mise en œuvre qui ne devrait pas intervenir avant plusieurs saisons.
Pelouse sèche : « mode d’emploi »
Sur le massif de Chartreuse, 1019 hectares de pelouses
sèches ont été cartographiées, concernant 28 communes. Ces milieux très
particuliers, du fait de leur écologie spécifique, hébergent une flore et une
faune remarquables, notamment de
nombreuses espèces d’orchidées du genre Ophrys, Orchis, Anacamptis, etc. Côté
faune, on y retrouve une importante diversité de papillons, orthoptères,
oiseaux, reptiles, etc. Autrefois abondants grâce à une agriculture
traditionnelle d’élevage nécessitant des prairies de fauche et des lieux de
pâture, ces milieux thermophiles sont en régression rapide du fait d’une part
de la déprise agricole qui laisse regagner les boisements dans les parties
hautes et raides ou, à l’inverse dans certaines zones, du fait de pratiques
agricoles qui s’intensifient. Pourtant, ces pelouses sèches sont au carrefour
de multiples enjeux territoriaux. Hormis leur forte valeur en termes de
patrimoine naturel, ces milieux ouverts répondent également à des enjeux
agricoles (reconquête de foncier, diversification nutritionnelle pour le
bétail…), paysagers, cynégétique (habitats pour le petit gibier) ou encore de
lutte contre les incendies dans certaines zones où ces prairies font office de
«coupe-feu».
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