vendredi 31 août 2012

Jacques Michallet, passion Comtois


Jacques Michallet avec un jeune poulain de son élevage
Elles s’appellent Riquita de Burn et Quirielle de Mancy. Elles, ce sont deux pouliches comtoises appartenant à Jacques Michallet, proveyzard de souche. Classées dans les cinq premières du concours local de chevaux comtois qui s’est déroulé récemment à Saint Pierre de Chartreuse, elles sont qualifiées pour « le régional » qui a eu lieu dimanche 26 août à La Roche sur Foron en Haute Savoie.
Cette passion pour les chevaux n’est pas récente. « C’est dans les gènes, je crois… » dit Jacques. « Mon grand père travaillait déjà avec des chevaux dans la plaine de Voreppe le long de l’Isère. A l’époque on n’envisageait pas encore l’autoroute A48, c’était une terre très riche. J’étais gamin, je faisais les foins avec lui, j’emmenais les chevaux pour labourer les vignes, pour faner. Et puis les tracteurs sont arrivés, remisant les chevaux à l’écurie… ».
En 1985, Jacques achète sa première jument quand le cheval comtois est en voie de perdition. Il faudra attendre une bonne dizaine d’années pour que la race reparte sur le bon chemin, qu’elle soit conforme au standard stud-book, comme on dit dans le métier.
Lors du concours de Saint Pierre de Chartreuse
Il rachète alors une jument dans le Doubs, le fief de la race comtoise et décide de se lancer dans l’élevage et la reproduction. Pour lui, il n’est pas question d’en faire un business, c’est son plaisir avant tout. Ça lui coûte plus que ça ne lui rapporte, les frais de vétérinaire et saillie de l’étalon amortissant à peine le prix de vente des poulains qui partent presque exclusivement en boucherie.
C’est cette relance bouchère qui a d’ailleurs permis de sauver la race. Mais pour Jacques Michallet, les comtois ce sont les concours annuels comme celui de Saint Pierre et les balades en calèche dans la plaine de Voreppe sur les chemins que parcourait son grand-père. C’est aussi le plaisir d’aller voir chaque soirs « mes chevaux » comme il dit, dans les parcelles qui surplombent le bâtiment-écurie en bois de Chartreuse dont il tire une certaine fierté.
Pas peu fier aussi d’avoir élevé quelques pouliches vendues pour leur travail. Une est utilisée pour labourer des vignes dans des parcelles de vin bio de Saint-Joseph, une autre fait des promenades attelées autour du lac de Paladru, une troisième fait du ski-joëring à Megève, une discipline qui allie le ski et l’attelage équestre.
De temps en temps, il fait aussi travailler ses juments en forêt pour le débardage des billes de bois, une activité qu’il fera sans doute plus à loisir quand l’heure de la retraite aura sonné, quand il pourra consacrer plus de temps aux comtois.

Le cheval Comtois
Le Comtois est une race de cheval de trait originaire des départements de Franche comté (Doubs, Haute Saône, Jura, Territoire de Belfort). Son poids et sa taille en font  un animal très rustique parfaitement adapté aux travaux des champs et des forêts et ceci dès le début du XXème siècle.
Face à la concurrence du tracteur, le Comtois est reconverti en animal de boucherie. Suite à une relance dans les années 1980, il devient la seule race de trait française dont les effectifs connaissent une légère augmentation en raison de la relative rentabilité de son élevage extensif en zone montagneuse.
Bien que la viande constitue, et de loin, le premier débouché de la race, depuis les années 2000, le Comtois est de retour dans les loisirs et les travaux attelés. En 2009, avec 32 % du total des immatriculations de chevaux de trait, 973 étalons en activité et 3 648 éleveurs, le Comtois représente la première race de cheval de trait française en terme d'effectifs.
Chaque année à la mi-septembre, les 500 plus beaux sujets de la race sont réunis à Maîche dans le Doubs, le berceau du cheval comtois. Les meilleurs sont sélectionnés  pour les haras nationaux.

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